Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l'obtention du grade de Licencié en Psychologie. Option : Psychologie Clinique et Sociale.

Résumé

L'acquisition du langage est l'un des grands thèmes de la psycholinguistique. Les études psycholinguistiques centrées sur l'acquisition des langues bantu d'Afrique, dont le Kirundi, sont encore aujourd'hui peu nombreuses. Le présent mémoire rend compte de la deuxième étude initiée en psycholinguistique developpementale centrée sur le Kirundi et elle est la première à investiguer sur les productions verbales de l'enfant de 18-24 mois.

Prenant appui sur les théories générales de l'acquisition du langage et sur la description linguistique du Kirundi, l'étude cherchait à répondre à la question de la nature et la structure des productions verbales de l'enfant de 18-24 mois en acquisition du Kirundi langue maternelle. A cet effet, un corpus de productions spontanées recueillies auprès d'un échantillon constitué de 24 enfants a été analysé, sur base de deux dispositifs d'analyse linguistique conçus. Le présent dispositif a servi pour l'analyse des mots ou unités lexicales, le second a servi pour l'analyse des unités syntaxiques.

Sur le volet des unités lexicales, le bilan des résultats révèle dans la production langagière de l'enfant âgé de 18-24 mois en acquisition du Kirundi langue maternelle, la présence de toutes les catégories de mots existantes dans la langue, avec une prégnance particulière des formes verbales, des substantifs, des noms propres et des pronoms.

Sur le volet des unités syntaxiques, le bilan des résultats révèle dans la production langagière de l'enfant âgé de 18-24 mois en acquisition du Kirundi langue maternelle, une diversité des énoncés de type "simples" et des énoncés de type "phrases". Parmi ces énoncés dominent particulièrement les énoncés de deux mois, les phrases déclaratives, les phrases impératives, les phrases affirmatives et les phrases actives.

Au fur de l'évolution de l'enfant kirundiphone de 18-20 mois à 22-24 mois, les unités lexicales et les unités syntaxiques produites ne cessent de changer de structure, acquérant de plus en plus de complexité.

Certains constats sur l'acquisition du Kirundi corroborent avec d'autres préexistants en psycholinguistique développementale, notamment deux universaux à savoir le fait que le babillage disparaît progressivement au profit de l'enrichissement du vocabulaire et le plus d'attention que l'enfant réserve à la fin des mots plutôt quà leur début. Egalement en Isizulu (même famille que le Kirundi), la morphologie pleine des mots est acquise avant 24 mois.