Thèse présentée et soutenue publiquement en vue de l' obtention du grade de Docteur en Médecine

RESUME

Il s'agit d'une étude prospective et descriptive portant sur 160 enfants de moins de 5 ans traités pour malnutrition à la clinique VHW sur une période 5 mois partant du 1er mai au 30 septembre 2010. Elle avait comme objectifs de montrer la fréquence des facteurs de risque influençant la survenue de la malnutrition en milieu rural et d'étudier les aspects cliniques, thérapeutiques et évolutifs chez ces patients.

La tranche d'âge de 6 à 23 mois 54,38% des enfants malnutris. Le sexe ration est de 1.05 en faveur du sexe masculin. La commune de Rumonge est la plus touchée (56.25%). Dans 26.88% des cas, nos malades proviennent des ménages ayant une taille de 8 membres et plus. Les enfants des deux premiers rangs sont les plus touchés (36.88%). Un antécédent de décès dans la fratrie est présent dans 40% des cas.

Le mouvement de rapatriement a une incidence directe sur plus d'un quart de notre population d'étude (26,63%). L'analphabétisme des parents est observé dans 36,25% des cas. La cohabitation du couple parentale est observée (80,63%) et la quasi-totalité des parents sont des cultivateurs (95.00%). Un quart des mères étaient enceintes lorsque leurs enfants étaient admis au CNT. Seulement 12.00% des mères des enfants malades utilisent la contraception. La séroprévalence au VIH/SIDA était de 14.9% chez les mères testées.

Dans les antécédents personnels, on trouve que 35% sont nés à domicile, 7.5% avaient un petit poids de naissance. Le calendrier vaccinale est globalement respecté (91.80%). Un antécédent d'épisode diarrhéique est retrouvé dans 66.25% des cas. La période de 6 mois d'allaitement maternel exclusif n'est pas respectée dans un quart des cas. La survenue d'une nouvelle grossesse était le principal motif de sevrage précoce (57.55%). L'aliment le plus consommé est la patte de manioc (81.88%).

Cliniquement, 70.87% avaient la forme aigüe sévère et 28.13% la forme modérée. Le type marasme est le plus fréquent (48.70%), la forme kwashiorkor est présenté dans 35.68% et la forme associée dans 15.65% des cas.
Le motif principal de consultation était en rapport avec les complications liées à la malnutrition dans 78.75%.
En plus des régimes thérapeutiques (F75, F100, Plumpy nut, CSB), une antibiothérapie à base d'Amoxycilline, une vitaminothérapie A et un déparasitage ont été appliqués de façon
systématique.
L'évolution est globalement bonne avec une durée moyenne d'hospitalisation de 12 jours.
Le taux de décès est de 4.93% chez les hospitalisés pour stabilisation et traitement des complications liées à la malnutrition aigüe sévère.