Thèse soutenue et présentée publiquement pour l' obtention du grade de Docteur en Médecine

RESUME

Afin d'évaluer le rôle du VIH et d'autres facteurs dans la survenue des cardiomyopathies et leurs différents aspects, une étude rétrospective sur 4 ans portant sur 18 cas de cardiomyopathies recrutés parmi 5831 dossiers de patients âgés de 15 à 60 ans, sans antécédent cardiovasculaire connu, a été effectuée dans trois (3) structures de prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA au Burundi.

La prévalence de la cardiomyopathie dans la population VIH positif était de 0,3%, avec une prédominance chez les sujets jeunes d'âge moyen d'environ 44 ans et majoritairement de sexe féminin (sexe ratio H/F de 0,28).

Les facteurs de risque cardiovasculaire (tabac, dyslipidémie, obésité, HTA, alcool) étaient présents dans 50% des cas.

Les cardiomyopathies se sont manifestés dans 55,36% des cas par une insuffisance cardiaque globale, dans 38,89% des cas par une insuffisance cardiaque gauche. Une insuffisance cardiaque droite a été retrouvée dans 5,56% des cas et les autres 5,56% de cas avaient des symptômes isolés.

Les cardiomyopathies sont survenues dans la majorité des cas (55,56%) au stade III de l'immunodépression au VIH selon l'OMS. 83% des cas avaient des CD4<400/mm² (58,33%<200/mm²), des lymphocytes < 1200/mm² et 5,5% avaient une hypercholestérolémie LDI.

La cardiomégalie a été la principale anomalie radiologique observée (100%), la dilatation des cavités cardiaques a été observée dans 88,89% des échographies faites.

61,1% des cas étaient des cardiomyopathies primitives. Les cardiomyopathies spécifiques ont été retrouvées dans 38,89% des cas, dont 27,78% étaient des cardiomyopathies valvulaires, 5,56% étaient des cardiomyopathies hypertensives, et 5,56% étaient des cardiomyopathies ischémiques survenues chez les patients qui ne se connaissent pas cardiopathe.

L'évolution a été bonne dans 38,39% sous traitement, elle n'a pas été bonne dans près de 55,56% de cas, avec un taux de létalité de 22%.

La cardiomyopathie primitive dilatée a constitué la forme de cardiomyopathie la plus rencontrée dans notre série. Elle était liée à la profondeur de l'immunodépression au VIH.

MOTS CLES : "Cardiomyopathies, immunodepression au VIH, Facteurs de risque cardio-vasculaire, Burundi.