Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l'obtention du grade d'Ingénieur Agronome

RESUME

L'objectif du présent travail est d'étudier l'intégration du haricot -igname dans le système agricole burundais.

Le système agricole burundais est traditionnel. C'est un système extensif, se pratiquant sur de petites propriétés (+ ou - 35 ares), avec association de plusieurs cultures. La fertilisation minérale n'est pas suffisante. Cette agriculture est principalement destinée pour l'autoconsommation familiale. Une ration à base de tubercules, surtout le manioc est la plus consommée dans cette région. Le manioc étant pauvre en protéine, en fer et en zinc qui sont des oligoéléments très utiles pour la santé des enfants, des femmes enceintes et allaitantes, cela montre qu'ils ne sont pas bien nourris.

Une enquête effectuée en commune Bubanza et Kabezi nous a permis de connaître les conditions agro-écologiques et socio-économiques de l'agriculture dans cette région. Elles ne sont pas performantes mais peuvent permettre l'intégration du haricot-igname car c'est une plante rustique qui pousse même sur un sol marginale. Il se cultive sous les températures variant de 0° c à 35° c et les précipitations varient de 400 mm et 700 mm. Tous les agriculteurs interrogés sont prêts à adopter cette nouvelle culture. Sa production est appréciable, 12 à 30 t/ha sur un cycle végétatif de 5 à 10 mois alors que le manioc produit 25 à 35 t/ha sur un cycle de 8 à 12 mois.

Les tubercules du haricot-igname sont riches en protéines, en fer et en zinc, ce qui peut améliorer la qualité nutritionnelle de l'alimentation de ces habitants. Une ration de 792 g de tubercules et 70 g de haricot fournit 1307,22 Kcal d'énergie, 26,83 mg de fer et 68,35 mg de protéines pour le haricot-igname alors que c'est 947,28 Kcal d'énergie, 1,87 mg de fer et 14,96 g de protéine pour le manioc. Quelques recommandations ont été formulées pour les agriculteurs, chercheurs et pour l'Etat.