Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l' obtention du grade d' Ingénieur Agronome

Résumé,

Le parc National de la Ruvubu (PNR), une des Aires protégées du Burundi, a été créée dans le but de préserver la biodiversité unique au Burundi. Cependant, il est resté sous des influences humaines ayant causé une dégradation importante de la biodiversité et des pertes des espèces. La présente étude a pour objectif global d'améliorer les connaissances de la flore et d'établir ne base de données sur la végétation du PNR qui servira à la mise en place d'un système de suivi de la dynamique des habitats de ce parc.

C'est dans cette optique qu'un transect permanent s'étendant sur 2,13 km a été tracé de façon a traverser les différents types d'habitats. Huit sites ont été choisis dont sept sur la colline Bibara et un sur la colline Nyamugari. La collecte des données floristiques et dendrométriques ainsi que la quantification de la litière ont été réalisé sur des sites de superficie variable allant de 750 à 1600 m2 en fonction de l'homogénéité de la végétation.

A l'issue de cette étude, 359 espèces réparties en 208 genres et 71 familles ont été inventoriés parmi lesquelles 84 espèces ont été nouvellement signalées dans la flore du PNR. Cela traduit que la connaissance de la flore de ce parc est loin d'être complète. Les familles cosmoplites sont les plus représentées dont les Fabaceae (15,1%) les Asteraceae (14,2%) et les Poaceae (8,9%). Les valeurs du quotient spécifique (1,1-33) et du coeffcient de similarité de Sorensen (0,02<Cs<0,6) ainsi que le regroupement hiérarchique des habitats prospectés témoignent la variabilité de la biodiversité et des habitats du PNR. Les phanérophytes dominent les galeries forestières (89,2% du spectre pondéré), ce qui traduit leur caractère forestier. Les savanes se caractérisent par la prédominance des hémicryptophytes (59,7%) due à leur propriété de protéger leurs bourgeons dans le sous sol ce qui leur permet de se rétablir rapidement après les feux de brousse. La proportion non négligeable des chaméphytes traduit l'abondance des espèces tolérant au stress. Les espèces largement répandues y sont les plus dominantes (42,35%) suivies des espèces soudano-zambéziennes (38,82%). Cela serait un indice que le PNR subit une dgradation. L'analyse de l'élément-base soudano-zambézien montre une dominance des espèces ommi soudano-zambéziennes suives espèces soudano-zambéziennes à dominance orientale et zambézienne. Cela laisse prévaloir une nette interpénétration des domaines zambézien et oriental dans le PNR. Or, l'absence des espèces typiques de la forêt claire zambézienne de type Miombo, place de PNR dans le domaine orental, mosaïque du lac Victoria.

Sous un régime de feux de brousse annuels et différentes actions anthropiques (coupe de bois coupe d'herbes,...) les savanes sont constituées d'un couvert ligneux plus ou moins clairesemé dans une masse graminéenne vec un nombre de strates entre 1 à 3. La quantité de la litière y est trop petite et moins fine. Cela traduit la mauvaise décomposition de la litière et la pauvrété des sols, des savanes du PNR. Les arbres y sont majoritairement de petites circonférences (15-34 cm) et les valeurs de la surface terrière y sont faibles, conséquences des feux de brousse défavorables à la croissance des arbres en diamètre et en hauteur. Contrairement, les galeries forestières, non touchées par les feux de brousse, sont formées d'un couvert ligneux très dense avec une strate herbacée pauvre en espèces et discontinue. La litière y est trop abondante (66,4%) et majoritairement fine traduisant ainsi sa bonne décomposition. Les arbres de petites circonférence (les régénérés) y sont également plus nombreux avec un nombre considérable d'arbres de grosse circonférence. Cela laisse prévaloir une dynamique régulière de ces galeries forestières. Cependant, ces dernières connaissent une diminution des espèces qui leur sont typiques et une prolifération des espèces typiques de savane. Les différents résultats traduisent une évolution régressive des habitats du PNR. La protection stricte du PNR surtout contre les feux de brousse pourrait renverser cette tendance permettant ainsi à ces habitats d'évoluer dans quelques décénies vers des stades plus évolués qui répondent mieux aux potentialités de leurs conditions écologiques.

Mots clés : situation de référence, dynamique, habitat, parc National de la Ruvubu