Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l'obtention du grade d'Ingénieur Agronome.

RESUME

Au Burundi, une diminution progressive des ressources végétales suite à la pression anthropique est une triste réalité. A cela, s'ajoute une attaque des plantes parasites tant dans les agro-écosystèmes que dans les écosystèmes forestiers. D'où cette étude a été menée pour donner l'état des lieux des Loranthaceae parasites des plantes. Elle s'est déroulée dans les régions de Buyogoma et de Kamoso sur une étendue de 25 ha repartis en 15 et en 10 ha du milieu agricole et forestier respectivement. Le travail consistait à identifier les espèces parasites de la famille des Loranthaceae, les espèces de plantes hôtes, à évaluer l'ampleur des dégâts et à proposer les méthodes de lutte. Les paramètres suivants ont été analysés : taux d'infestation, intensité d'infestation, abondance parasitaire et spécificité parasitaire.

Dans l'nesemble, 5 espèces parasites de la famille des Loranthaceae (Phragmanthera usuiensis, Tapinanthus brunneus subsp. djurensis, Agelanthus, flammeus, Erianthemum taborense et Agelanthus keilli) et 37 espèces hôtes réparties en 34 genres et en 22 familles ont été recensées. Les dégâts observés sur les hôtes sont l'hypertrophie et le déssèchement.

Les principales plantes hôtes en milieu agricole sont Persea americana, Grevillea robusta, Psidium guajava parasitées par Phragmanthera usuiensis ainsi que Ficus thonningii attaquée par Agelanthus flammeus. En milieu forestier, les principales plantes hôtes sont Dodonea wiscoso, Syzygium cordatum, Combretum molle et Brachystegia microphylla envahies respectivement par Phragmanthera usuiensis, Tapinanthus brunneus subsp. djurensis, Erianthemum taborense et Agelanthus keilli.

En ce qui concerne la lutte contre ces plantes parasites, la méthode de lutte mécanique par suppression des branches attaquées, actuellement utilisée par la population, est la seule métode que nous proposons à la population compte tenu de ses moyens financiers, en attendant qu'une méthode de lutte efficace soit mise en place par les services habiletés.

Au point de vue parasitisme, un taux d'infestation global moyen de 60% a été trouvé en milieu agricole. On a aussi constaté que l'intensité d'infestation augmente avec la hauteur de l'hôte et diminue avec l'augmentation de la circonférence de la branche au niveau d'attaque.

Au point de vue abondance parasitaire, Phragmanthera usuiensis est la plus abondante en termes du nombre de touffes avec 91,6 et 67,6% des taux d'abondance en milieu agricole et forestier respectivement. C'est le parasite le plus dangereux à qui une lutte d'envergure et immédiate reste indispensable, surtout dans le Buyogoma. Quant à la spécificité parasitaire, sauf Phragmanthera usuiensis, toutes les espèces parasites sont spécifiques à leurs espèces hôtes correspondantes.

Enfin, partant des résultats exposés, une protection des ressources végétales est plus que nécessaire dans le plus bref délai pour limiter les dégâts tant dans les agro-écosystèmes que dans les écosystèmes forestiers.