Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l'obtention du grade de Licencié en Histoire.
Option : Science Politique.

RESUME

Même si la crise de fin avril début mai 1972 avait une portée nationale, la province de Ruyigi qui, en 1972 était composée de trois arrondissements dont Cankuzo, Ruyigi et Rutana, semble être parmi les provinces qui ont été relativement épargnées. La présence de réfugiés rwandais surtout à Kayogonzi y a été pour beaucoup.

Dans la province de Ruhigi, un groupe de gens formé par un certains Agapit, qui, lui aussi, après avoir été formé en Tanzanie dans le groupe de Mpasha, est venu former quelques Hutu instruis à Gisagara. Dans la nuit du 29 avril, ce groupe d'Agapit a tué dans sa marche vers le chef lieu de l'arrondissement Cankuzo deux Tutsi et blessé un autre. Ce groupe a été vite anéanti par les foces de l'ordre non loin du chef-lieu de l'arrondissement.

Par contre, la province de Ruyigi a été beaucoup plus touchée par la répression. Dans certaines communes notamment Mpinga et Gisagara, des Hutu ont été arrêtés et exécutés soit sur simples soupçons, par jalousie ou de règlement de compte. Personne n'a été tué sur place. Les uns ont été liquidés en cours de route d'autres sont sortis de prison pour être tués la nuit. En effet, on peut dire que les événements de 1972 n'ont pas profondément entaché le tissu social en province de Ruyigi car l'entente en général entre hutu et tutsi a été préservée sauf pour les familles des victimes qui parfois étaient stigmatisées. En outre au lieu que cette crise serve de leçon pour éviter que d'autres maux se produisent, elle apparaissait plutôt comme un vrai détonateur d'autre crises qui ont secoué le Burundi par la suite, notamment celle de 1993.

La crise de 1972, a jeté sur la route de l'exil des milliers de Burundais au point qu'au lendemain de la crise, la province de Ruyigi, semblait dans sa grande majorité, quasi-déserte et l'économie de la province en a aussi souffert.