Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l'obtention du grade d'Ingénieur Agronome.

Résumé,

Le secteur agricole burundais occupe plus de 90 % de la population, fournit 50 % du PIB et 90 % de recette d'exportation et constitue la cheville oeuvrière de l'économie nationale.
Malheureusement, ce secteur reste le secteur le moins développé et la crise qui a secoué le pays l'a fort affecté. La forte densité nationale diminue de plus en plus les chances de son développement. En effet, l'agriculture burundaise est caractérisée par la rareté de plus en plus aigüe de la ressource "terre" (o,5 ha / ménage). La faiblesse du revenu et de l'épargne ne permettent pas à l'exploitant d'acquérir les intrants nécessaires.

Plusieurs solutions peuvent être envisagées pour faire face à ce problème. Une des possibilités est de recourir au crédit agricole qui peut jouer un rôle décisif en permettant d'acquérir des moyens de production. Mais, faut-il concevoir un système de crédit agricole adapté au milieu rural burundais. A cet effet, le "warrantage" est d'une importance capitale dans la promotion du crédit agricole.

Les systèmes de crédit en vigueur au Burundi étant inadaptés et ayant montré leurs limites d'applicabilité en milieu rural ; en l'absence d'organisme de crédit proches et accessibles aux petits exploitants agricoles, la CAPAD a adopté le warrantage comme système de crédit pouvant permettre aux agriculteurs les moins nantis à accéder à un crédit auprès des institutions reconnues.

Avec le warrantage, les agriculteurs obtiennent des crédits auprès des IMF en donnant leur production en guise de garantie. Quelques coopératives de riziculteurs membre de la CAPAD pratiquent le warrantage depuis 2009. Les riziculteurs de la coopérative GIRUMWETE DUKORE de MUTIMBUZI affirment que le warrantage est un système de crédit qui aide les petits producteurs. En effet, à la récolte, les riziculteurs qui le veulent, stockent une partie de leur production (selon la production de chacun) dans un hangar permettant un bon stockage.
Cette production stockée constitue la garantie des riziculteurs à la FENACOBU pour l'obtention du crédit .

Une grande partie des riziculteurs affirment que grâce au warrantage, ils ont pu obtenir un crédit à la FENACOBU en hypothéquant leur production et ainsi ne plus dépendre des usuriers qui leurs prêtaient avec des taux exorbitants.

Les riziculteurs espèrent que ce système portera aussi sur d'autres cultures , pour que le warrantage puisse aider bon nombre d'agriculteurs ayant le problème d'accéder au crédit.