Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l'obtention du grade d'Ingénieur Agronome.

RESUME

Au Burundi, le secteur agricole est prépondérant dans l'économie nationale. Quoi qu'il en soit, la production agricole reste toujours faible eu égard à la pression démographique de ce pays. A cette problématique fondamentale, le Gouvernement ainsi que les chercheurs ne cessent de proposer des solutions. La présente étude s'intéresse à la culture d'un peuple. En effet, la culture de la société burundaise renferme des potentialités pour augmenter la production et pouvoir relancer son économie. Néanmoins, ces atouts culturels de développement semblent méconnus et/ou inexploités dans notre pays.

Dans le souci de découvrir ces valeurs culturelles facteurs de la production agricole, la commune Bukeye a fait l'objet de cette étude. A partir des données d'une enquête orale, les valeurs qui sont à la base d'une activité agricole ont été relevées. De toute façon, le travail et le courage poussent le Murundi à réussir sa profession d'agriculteur. L'agriculture est un mode de vie des burundais. Toutefois, la dimension culturelle d'une société s'observe et se mesure au niveau des phénomènes sociaux tel "ikibiri" traditionnel, un système qi consistait à concentrer des forces de travail sur un champ.

L'analyse de l'atmosphère et des conditions dans lesquelles se pratiquait "ikibiri" présente une valeur centrale de la société burundaise : la solidarité. Les résultats de "ikibiri" étaient toujours victorieux "ikibiri" était donc un moyen de lutter contre la faim, un moyen d'unification et d'intégration.

"Ikibiri" traditionnel est actuellement rare. Les solidarités qui font penser à "ikibiri" de jadis se manifestent par les associations agricoles de nos jours. Ces dernières permettent de prouver sur terrain les on-dit sur "ikibiri" de l'époque.
L'activité de labour exécutée au sein des associations a été comparée à celle qui a été effectuée par des individus isolés. Le recours à une statistique simple et à certaines extrapolations munies des modèles d'optimisation aboutit à un constat : un labour collectif est deux fois plus rentable que le labour individuel.

Le fait de s'associer chez les agriculteurs ruraux améliore leurs facteurs de production dont le travail, les intrants agricoles pour entraîner une productivité de la terre. Tout en apportant des remèdes à l'exigibilité des terres et au sous empli du monde rural, le groupement généralisé des agriculteurs en associations agricoles provoquerait inévitablement un développement soutenu et durable dans notre pays.

Les valeurs de la solidarité et de l'amour du travail qu'on trouve facilement dans le patrimoine culturel burundais restent les seules sur lesquelles nos paysans doivent compter pour accroître leur production et pouvoir améliorer leurs conditions de vie. C'est à ces mêmes valeurs culturelles, une fois bien intégrées dans la population agricole, que notre pays espérerait sortir de tous ces défis inhérents à son économie. L'optimisation de la production agricole doit instrumentaliser les autres secteurs productifs et provoquer une croissance économique la meilleure au Burundi.