Thèse présentée à la faculté pour obtenir le grade de Docteur CED : Sciences Techniques et Ingénierie, Spécialité : Biochimie et technologie alimentaire.

Résumé

Les huiles végétales sont indispensables dans la vie de l’homme à travers différents domaines (alimentation, énergie, pharmacie, ...). Cependant, leur production reste encore très faible et non diversifiée au Burundi. Cette production se limite à l’huile de palme mais elle ne couvre que 20% de la demande nationale burundaise totale. Dans le but de prospecter des nouvelles plantes oléagineuses, notre étude a été faite sur quelques espèces sauvages dont la valorisation serait aussi un moyen durable de la conservation et la protection de l’environnement qui est actuellement menacé de dégradation. A travers toutes les zones éco climatiques du Burundi, nos résultats ont démontré que 12 espèces (Annona senegalensis, Entada abyssinica, Brachystegia longifolia, Caesalpinia decapetala, Dodonaea viscosa, Ipomoea involucrata, Myrianthus arboreus, Maesopsis eminii, Myrianthus holstii, Parinari curatellifolia, Sterculia tragacantha, Tephrosia vogelii et Uvaria angolensis) pouvaient être sources d’huiles. Des teneurs élévées ont été enregistrées chez les espèces de P. curatellifolia (61,44% ± 4,81), M. arboreus (48,26% ± 5,96) et M. eminii (46,58% ± 6,82. Au point de vue qualitatif, les acides gras mono et poly-insaturés, dont les teneurs sont > 50%, ont été identifiés respectivement chez P .curatellifolia et B. longifolia et C. decapetala, D. viscosa, M. holstii, T. vogelii, U. angolensis tandis que les 5 autres espèces restantes disposaient des teneurs en acides gras plus ou moins équilibrées. Les teneurs en phytostérols ont varié de 578,09±80,83 mg/kg (chez l’huile de S. tragacantha) à 21522,94±1433,21 mg/kg d’huile (chez le B. longifolia) tandis que le β-sitostérol était majoritaire dans toutes les huiles avec des teneurs variant entre 1234,93 et 16564,81 mg/kg d’huile. Quant à l’activité antioxydante, évaluée sur les huiles brutes, elle est 6 fois > à celle des extraits méthanoliques (obtenus à partir des huiles) en termes de mmol équivalent acide ascorbique / g d’huile. En attendant les études sur la toxicité, ces résultats nous ont permis de conclure que c’est plutôt l’huile de P. curatellifolia qui est susceptible d’être utilisée dans l’alimentation car leurs graines sont déjà comestibles tandis que les autres peuvent servir dans d’autres domaines comme lipochimie, cosmétique, énergétique, etc.
La valorisation des tourteaux, à partir de ses extraits éthanoliques (80%), a permis de repérer des espèces contenant des composés en quantité importante pouvant être mis à profit. Ainsi, 11 espèces ayant des teneurs en protéines > 10 % ont été répertoriées dont les trois espèces les plus riches sont par ordre d’importance : A. senegalensis (24,82% ± 3,18), M. eminii
(19,45% ± 3,06) et le T. vogelii (18,27% ± 1,48). Concernant l’analyse des sucres totaux, les B. longifolia (22,23% ) et C. decapetala (15,87 %) se sont avérées plus intéressantes. Nos échantillons ont été aussi caractérisés par d’importantes teneurs en polyphénols. Les extraits de P. angolensis, B. longifolia, A. boehmii ont atteint 1089,89 ± 293,40;1029,77 ± 152,78 et 874,97 ± 20,45 mg d’équivalent acide gallique (EAG)/100g respectivement. Cela nous a conduit à faire une évaluation des activités antioxydantes des extraits par les méthodes de 2,2-diphényl-2- picryl-hydrazyle (DPPH) et de réduction du fer (FRAP). Les extraits de B. longifolia, A. boehmii et de P. angolensis avaient une activité antioxydante plus efficace que du standard (acide ascorbique) pendant que celles des 9 espèces étaient légèrement inférieures à cette dernière. Ainsi, les purifications des extraits de ces espèces pourraient être exploités dans divers industries : alimentaires, cosmétiques, pharmaceutiques, etc.

Mots clés : activité antioxydante, plantes autochtones, Burundi, huile végétale, polyphénols, protéines.