Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du diplome de master complémentaire en droits de l'homme et résolution pacifique des conflits

RESUME
Le Burundi, ayant connu des périodes sombres depuis son indépendance en 1962 jusqu’en 2005, date à laquelle de nouvelles institutions démocratiquement élues ont été mises en place, a voulu tourner la page en adoptant des mécanismes de résolution des conflits.
L’objet du présent travail intitulé : « De la résolution pacifique des conflits au Burundi : Etude comparée de la justice réparatrice et de la justice transitionnelle », est de comprendre, d’abord, la notion de conflits et son importance dans la société. Ensuite, notre étude porte sur une des voies de résolution des conflits au Burundi qu’est la justice traditionnelle. Cette dernière est incarnée par l’institution des Bashingantahe, une institution de taille dans la résolution des conflits, que le Burundi a connue depuis l’époque dynastique. Enfin, la recherche se focalise sur la comparaison entre la justice réparatrice et la justice transitionnelle. Nous postulons, en effet, que la mise en place des mécanismes de justice transitionnelle peut s’inspirer de la justice réparatrice en recourant aux mécanismes traditionnels de résolution de différends.
Une telle analyse reste impensable sans moyens et procédures de recherche. Il est question, pour avancer, de comprendre la philosophie du droit traditionnel burundais ; de le situer par rapport à la justice réparatrice qui se veut de plus en plus moderne et de voir, enfin, si dans une perspective de justice transitionnelle, la justice réparatrice peut servir de solution de rechange pratique à la justice pénale moderne.
En procédant ainsi, nous sommes amenés à remarquer que pour atteindre ses objectifs, la justice transitionnelle recourt à des mesures de justice réparatrice notamment à travers les Commissions Vérité et Réconciliation et à des moyens de justice punitive pour les crimes graves. De ce point de vue, nous remarquons que la justice transitionnelle, dans une certaine mesure, a les mêmes objectifs que l’institution d’Ubushingantahe qui, par ailleurs, rend une justice réparatrice.
Et de conclure que dans une perspective de justice transitionnelle pour le Burundi, la justice réparatrice est une alternative pratique à la justice classique.