Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l'obtention du grade de Licencié en Langue et Littérature Françaises

Résumé

Au cours de son existence, l'homme souhaite une vie aisée, heureuse et pleine de bonheur. A la recherche de cette dernière, il va de désillusion en désillusion à cause des forces opprimantes provenant, soit de sa propre nature, soit du monde extérieur. Comme il perd ses points de repères, il s'engage dans la résistance même s'il ne sait pas ce qui l'attend le lendemain. Il est dans le doute, dans l'attente et dans l'inachevé. Il vit une situation dont il ne saisit pas le sens, donc absurde. C'est ainsi que Boris Vian dépeint l'univers absurde dans l'Arrache-coeur.

Notre travail de recherche est articulé autour de trois chapitres. Au premier chapitre, nous avons essayé de contourner les causes maîtresses de l'engagement des différents écrivains, plus particulièrement Boris Vian. En effet, le XXe se présente comme une funeste succession de guerres. Trois grands mouvements littéraires ont marqué cette période à savoir le Dadaïsme, le Surréalisme et l'Absurde. Quand la menace de la guerre est bien réelle et promet des années terribles, une idéologie littéraire, celle de la destruction du sens, s'impose. Elle va culminer avec l'avènement de l'absurde. Ce dernier est un élément privilégié par Boris Vian dans l'Arrache-coeur.

Le deuxième chapitre s'est consacré à l'étude thématique. A travers la dichotomie thématique, nous avons montré que tout le récit repose sur le non-sens. Ainsi, tous les thèmes respectent l'orientation de l'irrationnel, du non-sens ; donc de l'absurde.

Le troisième chapitre s'est penché sur l'analyse de la composition romanesque.
Pour écrire son oeuvre, Boris Vian adopte une structure arithmétique, centrée essentiellement sur le chiffre trois qui est universellement valorisé comme étant fondamental. Pourtant Boris Vian le dégrade en l'associant à l'échec, à la damnation afin de renforcer l'absurde. A travers sa création littéraire, l'auteur s'est servi de la fausse logique et de l'invention. Les néologismes sont créés pour exprimer l'ineffable. L'espace et le temps ne sont pas non plus des repères linéaires. Les descriptions sont déroutantes, illogiques et incohérentes mais fortement ancrées dans des repères réalistes. Ce va-et-vient entre la réalité et l'irréalité enrichit le récit au niveau de l'absurde. En outre, l'analyse des personnages a prouvé que nous sommes entre la véritable nature de l'homme et l'absurde dans le récit. Tous les personnages manifestent une conduite inattendue et illogique. Bref, Boris Vian se sert de l'absurde pour dépeindre tout l'univers de l'Aarrache-coeur.