Thèse présentée et soutenue publiquement en vue de l'obtention du grade de Docteur en Médecine

Résumé

Il s'agit d'une étude prospective sur une période de 15 mois (du 1 Mars 2012 au 31 Mai 2013) portant sur 58 cas de fièvre prolongée chez les patients immunodéprimés au VIH colligés dans le service de Médecine Interne du centre hospitalo-universitaire de Kamenge.


La fréquence de la fièvre prolongée chez les patients immunodéprimés au VIH hospitalisés au CHU de Kamenge était de 13,3 %. Il y avait une légère prédominance masculine avec un sexe ratio de 1,23 en faveur des hommes. L'âge moyen de nos patients était de 36,2 ans avec des extrêmes allant de 19 à 63 ans. Il y avait une prédominance des sujets à revenue faible : 32,8 % étaient sans profession, 22,49 % des cultivateurs et ménagères et 18,9 % des chauffeurs et ouvriers.

Cliniquement 70,7 % avaient une fièvre avec des signes pulmonaires, 13,8 % une fièvre avec des signes neurologiques et 15,5 % avaient une fièvre isolée. Un total de 31 patients ont pu bénéficier de la décompte des CD4. 18 (31%) patients avaient un taux de CD4 inférieur à 100 éléments /mm3; 13 (22,4%) entre 100 et 22 éléments/mm3 et 10 un taux de CB4 supérieur à 200. Seuls 23 patients étaient sous traitement ARV et 25 patients sous prophylaxie aux cotrimoxazole.

L'étiologie a été retrouvée chez 45 (77,5%) patients et était dans tous les cas d'origine infectieuse. La tuberculose est la principale étiologie trouvée, avec une fréquence de 65,5 % suivie des pneumopathies bactériennes qui ont été observées chez 8 (18,8%) patients, la cryptococcose chez 3 (5,2%) patients, la pneumocystose chez 3 (5,2%) patients et l'abcès du foie chez 1 (1,7%) patient.
Pour la tuberculose, nous avons retrouvé une prédominance des formes extra pulmonaires et disséminées. Trois patients (5,2 %) avaient une association de 3 étiologies chacun, 7 (12%) patients une association de 2 étiologie, 35 (60,3%) patients avaient une seule étiologie et aucune étiologie n'a été trouvé chez 13 patients.

Concernant l'évolution, sur les 58 patients retenus, 41 ont eu ne bonne évolution et 17 patients sont décédés, soit une mortalité de 29,3 %. Le délai moyen d'hospitalisation était 35 jours avec des extrêmes allant de 7 à 186 jours.

Nos résultats ont été comparés aux données des autres auteurs et de la littérature.