Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l'obtention du grade de Licencié en Histoire

Résumé,

La crise de 1972 en province de Bubanza n'est pas tombée du ciel. En effet, durant la décenmie 1960-1970 qui a précédé le carnage de 1972, les vents des crises régionales couples de crises nationales avaient déjà soufflé sur la province de Bubanza et y avaient eu des retombées. Les attaques et tueries à connotation ethnique observées à Bubanza en 1964 puis en 1965 constituent visiblement des antécédents de la crise de 1972 dans cette province.

Toute fois, l'avènement de la crise de 1972 à bubanza a été plutôt le résultat du prolongement au niveau national de la répression d'un Etat "menacé" dans une région du pays à partir du 29 avril 1972 et qui est devenu à son tour "menaçant" sur tout le territoire du pays dont faisait partie la province de Bubanza.

Ainsi, l'extension de la répression de 1972 dans cette localité sera caractérisée par des arrestations et exécutions de Hutu aisés et instruits ou de paysans dont la relative aisance suscitait la convoitise. S'agissant des acteurs, la machine répressive de Bubanza a fait intervenir beaucoup d'acteurs avec un système à plusieurs cercles dans l'armée, l'administration, l'UPRONA et son mouvement intégré de la J.R.R. Néanmoins, d'autres acteurs se sont investis pour la paix et la vie en s'opposant aux massacres ou bien en sauvant des vies.

Au bout du compte, le fléau de 1972 à Bubanza aura été lourd de conséquences dans bien des secteurs. Cependant, le plus grand danger que court encore cette province demeure celui des mémoires de cette crise qui restent jusqu'à maintenant forgées sur base de critères ethniques. Des mémoires ethnicisées à plusieurs colorations.