Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l'obtention du Diplôme de Master Complémentaire en Sciences de l'Environnement
Option : Gestion de l'Environnement Aquatique

Résumé,

Le cas extrême de mauvaise gestion de l'environnement et des ressources naturelles, avec les dépassements de seuils critiques et irréversibles au-delà de la pression effrénée, conduirait au collapsus écologique avec la destruction de l'espèce humaine par elle-même.
A cette problématique complexe, le travail intitulé "CONTRIBUTION A L'ANALYSE DES FACTEURS DE DEGRADATION DE L'ENVIRONNEMENT DANS LA REGION DE BUGESERA AU BURUNDI" a été fait dans 9 cpmmunes dont 7 communes de la province Kirundo (Bugabira, Busoni, Kirundo, Ntega, Bwambarangwe, Gitobe et Vumbi) et 2 communes de la province Muyinga (Giternyi et Butihinda). Du 04/09/2013 au 15/10/2014, l'enquête a été faite auprès de 450 ménages à raison de 50 ménages par commune.

Le présent travail a été réalisée sur les conditions de vie des populations, ressources naturelles artistiques et touristiques, mécanismes de la coordination du secteur des ressources naturelles, organisation des intervenants, communication des innovations, variabilité climatique, dégradation des paysages, travaux agricoles, feux de brousse, les facteurs d'intensification agricole, élevage, contraintes juridiques du patrimoine foncier, traits caractéristiques de la dégradation des écosystèmes forestiers, ressources énergétiques, écosystèmes aquatiques et les mines et carrières.

Les résultats de la présente étude révèlent que 61,11 % des hommes sont plus dynamiques dans les travaux d'extraction des matériaux de construction, de fabrication de tuiles et briques, d'extractions minières, de carbonisation, et de pêche. Les 20 % des intervenants, notamment LVEMPII et WACDEP, s'intéressent fortement aux activités protectrices de l'environnement et des ressources naturelles. En tenant compte de 3,77 % des enquêtés préférant les associations environnementalistes, les secteur de l'environnement est relativement moins intéressant pour la population. Tous allochtones, parmi les 20 essences forestières et agro-forestières commercialisées dans le central des graines du Département des Forêts, aucune essence n'est récoltée dans la région de Bugesera. Cette région a connu les périodes de famine de 2000 à 2005 suite aux sécheresses extrêmes qui ont occasionné des pertes en récoltes vivrières et les déplacements des populations vers les autres régions et les pays limitrophes. Dans le sous-bassin versant majeur de la Kagera - Kanyaru se trouvant das le bassin du Nil qui comprend la région de Bugesera, 81,81 % des 11 stations météorologiques existantes ne sont pas fonctionnelles et 100 % des 7 stations hydrométriques existantes sont en mauvais état. Les agriculteurs, les charbonniers, les éleveurs et des braconniers provoquent les feux pré-culturaux, les feux pastoraux, les feux de chasse et les feux accidents qui déciment les grandes superficies des forêts et des marais. L'Osyris lanceolata est menacé du déracinement destructeur grâce de son prix exorbitant jusqu'à 10 - 12 USD/kg. Le compostage est délaissé à 63,79 %. Les terres agricoles sont abandonnées à 14,44 %. Il s'observe une utilisation anarchique et abusive des fertisants (DAP à 86,20 %, l'Urée à 81,03 % et les engrais organiques à 36,20 % des cultivateurs) et des pesticides (insecticides à 42,41 % de cultivateurs y compris le Dichloro-Diphényl-Trichloroéthane (DDT). 62,66 % des enquêtés sont en conflits fonciers avec une réaction timide aux femmes et aux jeunes réclamant leurs droits.
Les 3 engins de pêche utilisés couramment sont des hameçons, des filets et des pirogues. Parmi les 5 facteurs de dégradation des ressources halieutiques en étude, les filets moustiquaires occupent la première position avec 93 %. Des conflits d'usage des lacs se remarquent entre les pêcheurs eux-même ou entre les pêcheurs et les agriculteurs. Les travaux d'exploitation minière sont menés en utilisant des techniques et des équipements rudimentaires. Ils se font sans programmes de restauration et de réaménagement des sites exploités.


En somme, les facteurs de la dégradation de l'environnement et des ressources naturelles sont parfaitement multiples et persistent à un niveau fort inquiétant. D'où la nécessité d'organiser les états généraux de l'environnement, de la nature et des ressources naturelles auprès des décideurs, planificateurs, chercheurs, développeurs, partenaires et communautés locales.