Mémoire présenté et soutenu en vue de l'obtention du Diplôme d’Études Supérieures Spécialisées en droits de l'homme et résolution pacifique des conflits.

RESUME

Au regard des conventions internationales relatives aux droits de l’homme en général et aux droits politiques de la femme en particulier auxquelles le Burundi est partie et des principes et valeurs constitutionnels du droit interne sur la gestion des affaires publiques, l’exercice des droits politiques pour les femmes au Burundi ne devrait en principe soulever aucune problématique car tous ces instruments juridiques reconnaissent que l’homme et la femme disposent de droits égaux dans l’exercice et la jouissance des droits politiques. Mais, dans les faits, la réalité est tout autre. Ainsi, quoique la femme soit le pilier de la vie communautaire, son accès dans la vie politique reste difficile, malgré une avancée significative dans ce domaine par rapport aux périodes antérieures.

Dans l’optique d’identifier la nature et l’ampleur des problèmes qui entravent le plein exercice des droits politiques aux femmes, nous avons voulu éclairer toute personne intéressée sur l’état des lieux de la mise en œuvre par le Burundi des instruments juridiques internationaux et nationaux consacrant des droits politiques aux femmes, d’identifier les obstacles à la mise en œuvre effective de ces droits et de proposer des pistes d’amélioration des conditions d’exercice effectif des droits politiques pour les femmes au Burundi.

Le chapitre premier a été consacré au cadre juridique de la participation politique des femmes au Burundi qui est bâti autour de plusieurs instruments juridiques de référence, de portée tant internationale que nationale, qui prévoient le droit de toute personne, sans discrimination aucune, à la participation à la vie publique de son pays.

Le chapitre deuxième, quant à lui, a porté sur les obstacles des femmes dans l’accès et l’exercice des droits politiques. Nous avons d’abord dégagé les facteurs favorisant la participation politique des femmes au Burundi, facteurs regroupés en deux catégories, à savoir les facteurs reliés à la vie familiale et à l’environnement social ainsi que les mécanismes politiques. Nous avons ensuite relevé les principaux obstacles des femmes dans l’exercice et la jouissance de leurs droits politiques au Burundi qui reposent essentiellement sur l’analphabétisme qui frappe plus les femmes que les hommes ou un niveau de formation insuffisant ou trop faible, le manque ou l’insuffisance pour les femmes de ressources financières, les pesanteurs socioculturelles hostiles au leadership féminin, etc.

Dans le dernier chapitre, nous avons proposé quelques pistes d’amélioration des conditions d’exercice effectif des droits politiques pour les femmes au Burundi. En effet, afin d’asseoir une intégration équitable et égalitaire de la femme sur l’échiquier politique, il faut notamment changer la législation nationale afin de l’adapter aux instruments internationaux et régionaux garantissant les droits politiques aux femmes, appliquer de manière effective le principe de quotas et l’élargir aux fonctions nominatives, promouvoir les cadres de concertation entre les femmes parlementaires elles-mêmes et entre celles-ci et les organisations non gouvernementales féminines, etc.