Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l'obtention du grade de Licenciée en Sciences de l'Education.

Résumé

Le paiement de la dot pour une fille que l'on veut épouser est une tradition laissée par nos aïeux qui se perpétue de génération en génération. Cependant, plus le monde évolue, plus le concept de dot subit des modifications tant au niveau du sens qu'au niveau pratique. En effet, dans le Burundi traditionnel, la dot était la seule condition pour que le mariage soit valide, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. De nos jours, pour que le mariage soit légal, il doit être célébré par l'Officier d'Etat Civil. Ce qui est paradoxal, c'est que la dot reste exigée avec des montants exorbitants malgré sa suppression par la loi. C'est dans cette optique que nous avons pensé à l'étude des opinions des jeunes du milieu rural sur la pratique de la dot.

Le travail comprend six chapitres regroupés en deux parties. La première dénommée cadre théorique et méthodologique, regroupe la définition des concepts clés, les généralités sur la dot et le mariage ainsi que la problématique de recherche, d'où alors l'hypothèse générale libellée ainsi : "Généralement, les jeunes du milieu rural seraient défavorables à la dot", ce qui nous conduit aux hypothèses spécifiques. Notre enquête a été effectuée par le questionnaire oral adressé à 57 jeunes de la zone Rusengo, province Ruyigi.

La deuxième partie aborde l'analyse et l'interprétation des résultats regroupées en trois chapitres dont : la pratique de la dot, les conséquences du coût élevé de la dot et les suggestions face à la question de la dot.

Quel que soit le sexe ou l'âge, les résultats de l'enquête montrent que "généralement, les jeunes du milieu rural seraient défavorables à la dot" comme stipulé dans notre hypothèse générale. En effet, 82.5% de nos enquêtés disent que la dot peut être à la base du mariage tardif.
Ils sont à 80.7% pour dire que la dot est à la base de l'union libre ou mariage illégal ; elle pousse au choix d'un(e) conjoint(e) non voulu(e) pour 50.9% et pose des problèmes financiers après le mariage d'après 72.2% de nos enquêtés. De plus, nos enquêtés condamnent la dot d'être la source de dévalorisation sociale en ce sens qu'un gendre qui n'a pas versé la dot est déconsidéré. Il en va de même pour une femme non dotée et sa famille. Cela pousse les garçons à s'acquitter de la dot malgré leurs moyens financiers très limités pour sauver la face.